Le burn-out est un épuisement professionnel Le terme anglais burn-out signifie « brûler jusqu’à ce que toute substance énergétique disparaisse, se consumer entièrement ». La personne qui souffre du burn-out va être complètement dévastée intérieurement, mais vous ne réaliserez pas la gravité de son état, car tout n’est pas forcément visible à l’extérieur. Elle sera épuisée dans son corps, épuisée dans ses émotions, ce qui lui causera des difficultés relationnelles, elle aura tendance à s’isoler de plus en plus et à se couper ainsi de toute aide extérieure.
Au fur et à mesure que l’épuisement progresse, la victime va avoir un sentiment de dépréciation d’elle-même, elle va se juger négativement, se trouver incompétente et douter de ses qualités. Elle va aussi ressentir de la honte, honte de se sentir fragile, vulnérable, de ne pas tenir le coup comme les autres, de faillir à sa tâche. La souffrance intérieure est parfois tellement importante qu’elle peut conduire à des actes désespérés comme le suicide.
Le burn-out est défini comme prenant sa source dans le cadre professionnel. Même si des facteurs privés peuvent aggraver l’épuisement, ils n’en sont pas la source principale. Les facteurs du burn-out sont à chercher dans les conditions de travail et la relation établie entre la personne et son travail.
Le stress est une réaction physiologique du corps pour faire face à un danger imminent. Plusieurs hormones dont l’adrénaline et le cortisol sont immédiatement sécrétées, elles ont pour objectif de préparer le corps à un effort physique : l’attaque ou la fuite. Dans nos habitudes de vie actuelle nous subissons deux difficultés dans la gestion du stress : premièrement, nous stressons pendant des semaines, voire des mois, le corps reste ainsi en alerte 24h/ 24h dans une durée trop longue qui l’épuise ; la deuxième difficulté est que nous sommes trop sédentaires, nous ne bougeons plus assez le corps. Les tensions intérieures s’accumulent et elles n’ont pas de porte de sortie ; contenir ces tensions pour le corps est très fatigant. Plus la fatigue physique s’installe, plus elle va influencer le moral et la façon de gérer les émotions. Ainsi l’équilibre psychique va être atteint aussi de plus en plus.
Le burn-out est un concept relativement récent, il a été défini pour la première fois dans les années 1970 par Herbert Freudenberger, un psychiatre américain. Travaillant à l’époque avec des bénévoles qui s’occupaient de toxicomanes, il identifia chez ces travailleurs sociaux des symptômes de fatigue qui s’apparentaient à ceux de la dépression. Pour décrire ce qu’il observait, il parlait de ces personnes en souffrance comme d’une maison qui avait entièrement brûlé de l’intérieur et dont il ne restait plus que les quatre murs debout. Plus tard, une chercheuse américaine, Christina Maslach, s’intéressa à l’étude de ce phénomène, d’abord dans les professions sociales, puis toutes professions confondues. Actuellement, elle est l’une des plus grandes spécialistes du burn-out et contribue grandement à développer les connaissances scientifiques, en particulier dans le domaine de la prévention organisationnelle. On sait à présent que le burn-out existe dans toutes les professions et à tous niveaux hiérarchiques. Malheureusement, personne n’est à l’abri.
Terminologie :
Actuellement, vous entendrez les termes suivants en français : usure professionnelle ou épuisement professionnel. Il est également question de syndrome de fatigue chronique, dépression d’épuisement, maladie de l’idéalité, maladie d’hyperfonctionnement ; dans certaines professions sociales, on parle aussi de fatigue de compassion. Au Japon, un mot spécifique a été créé, Karoshi, qui signifie « mort par la fatigue au travail »
• Le « burn-in » : désigne la première phase d’épuisement avant que la victime n’explose ou ne s’arrête de travailler, avant que le burn-out ne devienne visible et déclaré. • Le « présentéisme » : être présent physiquement au travail mais la tête est ailleurs, l’engagement personnel n’y est plus, une sorte d’absentéisme de l’esprit, une présence improductive. Ce terme pourrait représenter la première phase du burn-out comme le burn-in. Toutefois, le présentéisme peut aussi constituer une réaction de défense du travailleur : le milieu professionnel est hostile, il est impossible de réaliser ce qui lui est demandé, alors il se désinvestit complètement de son travail pour s’en protéger, pour ne pas se brûler et garder distance avec ce qui l’épuiserait. • Le « bore-out » : nouveau concept décrit dans le livre Diagnose Boreout. Warum Unterforderung im Job krank macht, de Philippe Rothlin et Peter Werder. Ce terme vient du verbe « s’ennuyer » (to bore en anglais) et il est décrit par ses auteurs comme le contraire du burn-out : l’absence de défis et de sollicitations crée un début de dépression d’ennui. Conclusion : Le burn-out est une conséquence d’un stress chronique qui évolue vers l’épuisement physique et émotionnel ; il prend sa source dans le travail et la relation que l’individu entretient avec lui. Le concept du burn-out est relativement récent, car il date des années 1970 aux États-Unis.